Bête du Gevaudan et Jean Chastel (Lozère Haute Loire)

    JEAN CHASTEL

Il est né le 31 mars 1708 au hameau de Darnes sur la paroisse de La Besseyre Saint Mary (Haute Loire), et est décédé dans ce même village le 6 mars 1789. Son épouse, née Anne Magdelaine Charbonnier ( 24/07/1706. + 10/05/1787), lui a donné 9 enfants (5 filles et 4 garçons) (Voir "La grande peur du Gévaudan" de Guy Crouzet).

Jean Chastel semble savoir lire et écrire, comme nous le montrent les registres paroissiaux qu'il a renseignés. La tradition orale, nous apprend qu'il tenait un bar de campagne, et qu'il était agriculteur. Certaines rumeurs prétendent qu'il avait des relations avec les protestants, voir qu'il aurait pu l'être lui-même à une certaine période, sans doute à cause de son instruction. En effet le Luthéranisme (Dogme de l'église réformée) prétend qu'il faut savoir lire la bible pour interpréter par soi-même le texte sacré, et par là-même chaque protestant doit apprendre la lecture. Des témoignages de l'époque nous précisent qu'il était aussi chasseur de loups, ce que  confirme l'existence de son fusil, retrouvé par l'abbé historien Pourcher, et propriété actuelle d'un collectionneur qui veut garder l'anonymat. Il est très probable que Jean Chastel, s'il savait rendre compte par écrit, ait parfois fait fonction de garde chasse adjoint, pour certains nobles de sa région. S'il a rapporté des faits de braconnage, cela pourrait expliquer une certaine tradition orale qui le décrit comme fils de la masco ( de la sorcière en patois), et un peu trop autoritaire. De tradition "gauloise", le peuple n'aime pas trop celui qui fait fonction de policier, surtout à une époque où les condamnations peuvent être très exagérées. Par ailleurs, avec deux de ses fils (Pierre et J.Antoine), vraisemblablement pour s'amuser et rabaisser un peu ces messieurs envoyés du roi, ou par quiproquo (Les gardes parlaient Français et Chastel le patois),  il aurait dirigé deux gardes chasse du porte arquebuse de Louis XV dans un bourbier. Les ayant ensuite menacés avec son fusil, car les gardes voulaient rosser ses fils, Il est emprisonné avec ses garçons pour ce fait jusqu'au départ de François Antoine. Ce dernier âgé de 70 ans intelligent et paternaliste, ne sera pas trop dur avec eux, car pour cette offense, les "Chastel" risquaient le bagne, les galères n'existant plus à cette époque. Par cette sanction mesurée, le porte-arquebuse de Louis XV évite de se mettre à dos la population traumatisée par la bête, et ses gardes chasse.

Le fait que ce soit Jean Chastel qui ait tué le 19 juin 1767 un grand canidé roux et que les attaques aient cessé immédiatement après, a fait penser à certains auteurs qu'il connaissait, voir manipulait la bête. Ce n'est pas une preuve, même si c'est étonnant, compte-tenu de la taille des bois de la Tennezeyre (qui toutefois étaient plus petits que de nos jours) , et des possibilités permettant à l'animal de s' échapper.

Chastel était sans doute debout, immobile et dissimulé par un arbre et son feuillage, le fusil appuyé sur une branche, et le vent soufflait de la bête vers lui . Ces conditions favorable à la précision du tir, et au non repérage des odeurs par l'animal, ainsi que la charge avec une balle et non pas des chevrotines, ont permis ce succès. Le projectile a atteint la bête à la base du cou, sectionnant la trachée artère, et brisant l'épaule opposée. Une balle au calibre de l'arme (bille de plomb ronde de 15 mm pour 1 calibre de 24) est plus puissante à une trentaine de mètres qu'une gerbe de chevrotines (billes de plomb de 5 à 9 mm dont la plupart n'atteindra pas la cible à cause de la dispersion de la gerbe) car de par sa masse elle emporte beaucoup plus d'énergie au point d'impact.

Cela sonne un peu comme une revanche du peuple face à l'incapacité du roi à résoudre ce problème. La vie nous présente parfois  des exemples de "Hasards" qui semblent s'amuser avec nos certitudes.

Quand à son fils J.Antoine, qui est accusé par certains auteurs d'avoir été castré par les pirates barbaresques, et d'être le manipulateur de la bête, il s'est marié le 28 janvier 1778 avec Catherine Charitat dont il a eu 6 enfants ……….

Tout cela ne prouve pas pour autant que Jean Chastel et ses enfants soient coupables de manipulation animale dans cette affaire.

                                                      CONTACT DE L'AUTEUR: alain.parbeau@orange.fr

Jean  Chastel   à  La  Besseyre  St  Mary

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